MILLÉSIME 2019: quelques questions posées à notre vigneron, Matthieu Danglas, à chaud.
1/ Tout d’abord, est-ce que vous avez terminé les vendanges ? Est-ce que tout est enfin à l’abri ?
Le millésime 2019 s’annonce légèrement décalé cette année. Nous avons terminé les vendanges le samedi 12 octobre. Nous les avions commencé le 2 septembre, ce qui nous fait donc des vendanges étalées sur 6 semaines. C’est certainement décalé d’une dizaine de jours par rapport à l’année dernière et un tout petit peu plus étalé (5 semaines de vendanges l’année dernière).
2/ Premier verdict à chaud : tu en penses quoi de ce millésime 2019 ? Comment s’est déroulée l’année et comment trouves-tu le résultat (quantité et qualité) ?
On a d’abord eu l’impression que c’était une année moins compliquée que 2018, avec une pression sanitaire faible. Les vents du Minervois ont soufflé régulièrement, protégeant la vigne des maladies. Puis l’année est devenue plus compliquée avec un petit épisode de grêle au printemps qui nous a légèrement touchés. Et surtout nous avons subi la sécheresse. La vigne a souffert du stress hydrique pendant tout l’été. Fort heureusement, les pluies du 21-22 septembre nous ont permis de soulager les plantes à la vigne et de débloquer les maturités (pour en savoir plus sur la détermination de la maturité des raisins, consultez cet article). Cela n’a certes pas permis de rattraper le manque d’eau de l’année et on le ressent donc au niveau de la quantité de raisin produite par la vigne, qui est moindre que l’année dernière (environ -20%). Mais au niveau de la qualité des raisins, cela a permis à la vigne de se rafraichir, et d’attendre la bonne maturité des raisins pour la vendange. Au final, même si on a une acidité un peu supérieure à d’habitude, on est proche des maturités habituelles, avec un bel équilibre. Conclusion, une belle qualité, un millésime intéressant.
3/ Qu’est ce qui est le plus complexe pour toi pour ce millésime 2019 ? La partie « vendange » ou la partie « vinification » ?
La partie vendanges, car on est toujours dépendant des divers épisodes climatiques qui peuvent faire basculer un millésime du tout au rien en quelques heures. Par exemple l’épisode cévenol du 21 septembre nous a fortement inquiétés, avec des précipitations intenses annoncées. Au final nous avons à peine reçu 30mm en deux jours, donc rien d’inquiétant, bien au contraire. À part ça, l’état sanitaire des vignes était très bon cette année, c’est la contrepartie positive de la sècheresse. Cela nous a permis d’aborder les vendanges plus sereinement.
4/ Pour expliquer à nos lecteurs : quelles sont les prochaines étapes pour toi en terme de vinification ? Qu’est-ce qui va occuper tes jours à venir en cave ?
En cave, la plupart des fermentations se terminent. On travaille encore délicatement les cuves pour lesquelles la fermentation n’est pas encore achevée (c’est-à-dire que tous les sucres n’ont pas encore été transformés en alcool). Mais surtout on attend désormais la fin des malo (‘fermentations malolactiques’), sur les rouges uniquement. Et il faut rester vigilant car l’automne arrive et les températures commencent à baisser. C’est plus pratique quand les fermentations se terminent avant qu’il ne fasse froid en cave et que les levures s’endorment.
Une fois que les malo seront achevées, on pourra passer à l’étape des assemblages. On va faire des premiers essais sur les blancs et les rosés au cours du mois de novembre, je pense que pour les rouges, nous attendrons encore plusieurs semaines.
5/ Par rapport à ta gamme, quand allons nous pouvoir gouter tes premières bouteilles de ce millésime 2019 ?
Dès début décembre pour le blanc et le rosé 2019.
Pour les rouges, nous ne sommes pas pressés, certainement pas avant janvier, février. On préfère les laisser évoluer tranquillement.
6/ Pour revenir à la vigne, maintenant que vous avez terminé les vendanges, quel va être ton travail sur les parcelles ? Que va-t-il se passer d’ici le début de la taille ?
La vigne a bénéficié des récentes pluies, très ressourçantes avant l’hiver. Afin d’accentuer leur impact positif, on a travaillé en amont les sols en les décompactant pour éviter le ruissellement et qu’ils puissent ainsi mieux absorber l’eau. Après ça, on n’intervient plus sur le sol jusqu’au printemps. En ce qui concerne la taille, elle débutera au mois de décembre-janvier.
Pour en savoir plus sur le millésime 2019 dans l’ensemble 2019, consultez cet article de la revue Terre de Vins.